LAURENT DESSUPOIU

Dock des Suds
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© Michel Serra

« J’ai décidé d’être heureux »

Laurent vit et travaille à Istres dans un atelier au milieu des pins, dans le silence et dans le bruit des cigales. Artiste de renom, il a exposé à la villa Tamaris, à la Fondation Saint John Perse, à la Cité du livre d’Aix en Provence, au Théâtre du Chêne Noir à Avignon.

Je t’ai manqué
Pourquoi tu me visais ?
Et si l’on disait le contraire
Ou si l’on ne disait rien
Si l’on construisait les phrases à l’envers

Disait Bashung.

Laurent lui a pris un autre chemin, un chemin de traverse, le contrepied de celui que l’on attendait de lui. Promis à être un sportif de haut niveau, il se plonge dans la peinture après un grave accident qui met brutalement un terme à sa carrière.

C’est un artiste autodidacte fâché très tôt avec l’école.  Lui, écrit en dessinant et nous donne à lire son regard sur notre monde à travers ses phrases, qu’il répète sur la toile comme les punitions qu’on lui infligeait à l’école. Aujourd’hui le cancre est passé maître dans l’art de faire passer ses messages à travers sa calligraphie d’enfant, toujours rose, tour à tour sérieuse, interrogative, faussement naïve, mi narquoise, mi provocante et carrément joyeuse comme un hymne à la vie qui un jour a failli lui échapper.

La calligraphie est un art ici maitrisé pour mieux laisser respirer les mots et interpeller son sujet : être ou paraitre.

Ses phrases répétées comme les pensums infligés aux mauvais élèves, il les décline à l’infini, il les répète à l’envie, apparemment semblables mais comme à nulles autres pareilles. Toujours différentes, signifiant et signifié se confondent, emmêlant tout sur leur passage.

Tour à tour interrogatives, volontiers provocantes, rêveuses les phrases de Laurent ne sont jamais gratuites, déclinant son univers intime où se mêlent et s’emmêlent pêle-mêle ses voyages, ses rencontres avec les frères Di Rosa, le peintre Antonio Segui, ses goûts éclectiques, des Sex Pistols « Never mind the bollocks » à Bob Dylan « The Times They Are a-changin’ », ses convictions avec Pierre Rabhi, voire même ses injonctions : « Deviens ce que tu es », forcément Nietzschéen.

Couleurs vives : rose fuchsia, orange, vert éclatant sont celles de l’enfance retrouvée, celle d’un grand enfant qui a su grandir tout en gardant ses rêves pour nous livrer sa vision, faussement naïve du monde, inquisitrice parfois mais toujours poétique. Une interrogation sur le bonheur, le devenir, nous ne sommes que de passage. 

Laurent a décidé d’être heureux et nous invite à partager sa vision optimiste du monde. Mais ne nous y trompons pas, sous l’apparence simplicité de la forme, le message n’en prend que plus de force.

Les mots répétés nous interrogent sur la place de l’art et de l’artiste dans ce monde merchandisé. Des mots contre l’absurdité, des phrases contre l’imbécillité, la cruauté. En toute simplicité. En toute humilité ses écritures éclatent avec violence sur la toile, faisant vibrer les couleurs et dissoner le verbe.

Laissez vous embarquer dans ce voyage où les couleurs trompent les sens, laissez vous imprégner par la magie de ses compositions qui ne peuvent pas ne pas nous rappeler les vers d’Arthur :

A noir, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
Je dirai quelque jour vos naissances latentes
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles

Olivier Barriol
Contact: obarriol@yahoo.fr

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